Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/294

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plain-pied sur la Plaza, et fermée par un grillage, laissait ses hôtes exposés à tous les regards.

Joachim Pacheco portait une de ces bonnes et franches figures qui appellent de prime-abord l’intérêt. Il avait l’air parfaitement calme, fumait fort dignement une mince cigarette, et ne paraissait pas remarquer la curiosité populaire dont il était l’objet. Le lendemain était le jour du jugement et je me promis d’y assister.

Un juez de Letras[1], que je comptais parmi mes connaissances, composait tout le personnel de la justice cosalteca. Je me rendis donc chez lui le lendemain vers midi, heure à laquelle, m’avait-on dit, devait comparaître Joachim Pacheco. En effet, lorsque j’arrivai, le bandit venait de faire son entrée, et se trou-

  1. Le juez de Letras représente à peu près nos anciens lieutenants criminels, et ne peut condamner irrévocablement. La plupart du temps, cependant, et faute de le savoir, les condamnés ne font pas appel à la cour suprême.