Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/53

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point avec ma douleur, et n’essayez pas de la calmer par de fausses espérances !

— Je n’ai jamais menti, Pedro, répondit Antoine lorsqu’il fut parvenu à modérer un peu ses transports de joie, et je vous répète que votre sœur n’est point morte. Je viens de retrouver la trace de ses pas sur la terre, et je ne puis me tromper. Votre sœur, cela est, il est vrai, un grand malheur, a été emmenée par les Peaux-Rouges ; mais du moins elle vit, et tout espoir n’est pas perdu !

Pedro, pour toute réponse, se jeta au cou d’Antoine et l’embrassa en sanglotant ; puis il courut vers la ferme sans prononcer une seule parole. Quant à madame Urraca, elle était tombée à genoux et elle priait avec ferveur.

À peine quelques minutes s’étaient-elles écoulées que Pedro revint toujours en courant. Il portait sur son dos une petite valise en cuir, et à la main sa bonne carabine de chasse.

— Adieu, ma mère, et vous aussi, adieu, mes