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Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/75

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ainsi que ces cordages que l’on voit systématiquement rangés sur un pont de navire, s’élançait par moments contre son ennemi pour le mordre ; mais l’oiseau évitait avec une rare adresse ses atteintes dangereuses et n’en continuait son attaque qu’avec plus d’acharnement.

Cette lutte incroyable dura cinq minutes : au bout de ces cinq minutes, l’oiseau poussa un ouaco retentissant ; il venait d’être mordu… Mais le serpent était mort.

L’oiseau resta un moment immobile à contempler le cadavre de son ennemi, car le courageux et intelligent animal comprenait et savourait, sans aucun doute, la gloire de son triomphe ; puis, après avoir, pour surcroît de précaution, donné quelques derniers vigoureux coups de bec sur la tête du reptile, il s’envola de nouveau. Antoine, toujours à l’affût de ses mindres mouvements, le vit peu à peu se poser sur un arbre et se mettre à manger avec avidité d’une plante grimpante et parasite, qui