Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/98

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— Mais je vous assure que oui, dit Pedro après avoir écouté de nouveau ; c’est précisément bien le tonnerre, il augmente de force.

— Ce que vous prenez pour des éclats de la foudre est tout bonnement le bruit produit par un troupeau de bisons que l’on poursuit, répondit Antoine.

— Est-ce possible ? Il faut alors que ce troupeau soit bien nombreux.

— Il compte peut-être quatre ou cinq mille bisons, dit Antoine ; souvent même, j’ai rencontré, pendant mes chasses dans les déserts, ces animaux en plus grand nombre encore. Vous ne sauriez, du reste, vous imaginer, Pedro, l’adresse et le courage que déploient les Indiens lorsqu’ils poursuivent ces dangereux animaux ; car le bison, qui est plus grand, plus fort et tout aussi courageux que le taureau, ne se laisse pas vaincre sans résistance. La tactique des Indiens, lorsqu’ils chassent un grand nombre de bisons, consiste à se lancer de tous côtés sur eux, au galop de leurs chevaux, tout