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lance, piquèrent bravement vers les taureaux ; mais leurs moyens ne répondant pas, hélas ! à leur beau courage, chaque rencontre était suivie d’un choc et chaque choc d’une chute complète, lorsqu’un des taureaux prenant entre ses cornes un des ânes par derrière, envoyait le pacifique animal rouler dans la poussière et le cavalier voltiger dans les airs, c’étaient des trépignements de joie à retentir jusqu’au ciel… Et si par hasard l’infortuné général d’un jour retombait droit sur la tête, dans la position d’un pantin, alors on pleurait et on se serrait la taille… car le rire devenait homérique et faisait souffrir.

Ces curieux piccadores étaient payés, d’après ce que me dit M. L…, d’une piastre à onze réaux. Un d’entre eux, le plus laid, si toutefois l’un pouvait être plus laid