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Page:Dupont - Chants et Chansons, t. 3, 1855.djvu/136

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          Reposons-nous !
      Le repos est si doux :
      Que la peine sommeille
      Jusqu’à l’aube vermeille !

Tous les fuseaux s’arrêtent dans les doigts,
La lampe brille, une blanche fumée
Dans l’air du soir monte de tous les toits ;
C’est du repas l’annonce accoutumée.
Les ouvriers, si las, quand vient la nuit,
Peuvent partir ; enfin, la cloche sonne,
Ils vont gagner leur modeste réduit,
Où, sur le feu, la marmite bouillonne.

          Reposons-nous !
      Le repos est si doux :
      Que la peine sommeille
      Jusqu’à l’aube vermeille !

La ménagère et les enfants sont là,
Du chef de l’âtre attendant la présence :
Dès qu’il paraît, un grand cri : « Le voilà ! »
S’élève au ciel, comme en réjouissance ;
De bons baisers, la soupe, un doigt de vin,
Rendent la joie à sa figure blême ;
Il peut dormir, ses enfants ont du pain,
Et n’a-t-il pas une femme qui l’aime ?

          Reposons-nous !
      Le repos est si doux :
      Que la peine sommeille
      Jusqu’à l’aube vermeille !