Page:Dupont - Muse populaire. Chants et Poésies, 1875.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Je sais pourquoi ton pied se lasse
À travers la vigne et le blé.
Tu vas implorer la nature,
Pour qu’elle donne chaque jour
À tous ses enfants la pâture,
La paix, le sommeil et l’amour.
Tu vas implorer la nature.

Où t’en vas-tu, mon bien-aimé,
Pendant que je travaille et pleure,
Solitaire dans ma demeure
Comme un rossignol enfermé ?

Entends-tu les accents du cuivre
Inviter les pâles humains
À se tuer, au lieu de vivre,
Adonnés au travail des mains ?
Oh I ne t’en vas pas à la guerre
Pour y gagner des hochets d’or,
Ou bien que ce soit la dernière
Si tu devais te battre encor ;
Oh I ne t’en vas pas à la guerre !

Où t’en vas-tu, mon bien-aimé,
Pendant que je travaille et pleure,
Solitaire dans ma demeure
Comme un rossignol enfermé ?

Viens plutôt, quand la nuit sereine,
Semant dans l’air ses blancs pavots,
Assoupit dans les cœurs la haine,
Près de moi goûter le repos.
Oh ! rien qu’une heure, heure furtive,
Sur nous l’étoile veillera ;
À l’aube, l’alouette active
Du sein des blés t’appellera :
Oh ! rien qu’une heure, heure furtive.

Où t’en vas-tu, mon bien-aimé,
Pendant que je travaille et pleure,