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CHANT XVIII.

Déjà la Renommée avait répandu dans toute l’Assyrie le bruit des exploits de Bacchus. Le roi Staphylus ou Raisin, régnait sur ces contrées. Il avait pour fils le prince la Grappe, pour femme, la reine Methé ou Ivresse, et pour officier de sa maison, Pithos ou Tonneau. Nonnus, dans ce chant, nous présente le roi et son fils, qui, montés sur un char, vont au devant de Bacchus, et l’invitent à loger chez eux. Bacchus accepte l’offre. Ici le poète nous peint la magnifique réception faite à Bacchus par le roi d’Assyrie, qui étale toutes ses richesses sous ses yeux, et lui sert un repas somptueux dans son palais, dont on trouve ici une superbe description. Bacchus lui fait part de sa nouvelle liqueur : la reine Methé s’enivre dès la première fois qu’elle en boit, ainsi que son époux Raisin, son fils la Grappe, et Tonneau leur vieux domestique. Tous se mettent à danser.

Ici le poème prend un caractère comique qui s’accorde mal avec la noblesse des premiers chants, qui avaient pour base l’astronomie et le système des deux principes. Ce n’est plus le Soleil ou le chef de la Lumière dans son triomphe équinoxial que l’on nous peint. Le poète ici est descendu des cieux pour suivre sur la Terre les progrès de la végétation que le Soleil entretient de ses feux puissants.

On se couche : Bacchus a un songe qui interrompt brusquement son sommeil ; il s’arme, il appelle à son secours les Satyres. Le roi Raisin, le prince de