Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/375

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produits par une cause aussi inconnue que merveilleuse, qu’il appelle Dieu. Mais l’homme n’en est pas resté là ; et quand il voudrait s’y arrêter, le prêtre ne le souffrira jamais. C’est le prêtre qui empoisonne l’encens que l’on offre aux dieux, et qui apprend à l’homme à les honorer par des crimes. Si le sauvage s’est quelquefois borné à pousser la fumée de tabac vers l’astre qu’il adorait ; si l’Arabe a brûlé sur l’autel du Soleil les parfums délicieux qui croissaient dans ses sables, le Druide, dans ses forêts, égorgeait des hommes pour plaire aux dieux ; le Carthaginois immolait des enfants à Saturne, et le Cananéen brûlait des victimes humaines dans la statue de son dieu Moloch. Est-ce donc d’un pareil culte que les hommes ou les dieux ont besoin ? Dès que les devoirs qu’impose la religion sont sacrés, si elle est absurde ou atroce, alors les superstitions les plus ridicules et les crimes les plus affreux deviennent des devoirs. Les Mexicains avaient des idoles pétries avec le sang des jeunes enfants, des veuves et des vierges qui avaient été sacrifiés, et dont on avait présenté les cœurs au dieu Virzliputzli ; on voyait dans son temple plusieurs troncs de grands arbres qui soutenaient des perches où étaient enfilés les crânes de ces malheureuses victimes de la superstition, qui étaient toujours immolées en grand nombre dans leurs solennités.

Dans ces fêtes barbares, six sacrificateurs étaient chargés de l’horrible fonction de sacrifier aux dieux des milliers de captifs.