Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/424

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’on y racontait était merveilleux, et tendait à imprimer un grand étonnement aux initiés : les yeux et les oreilles y étaient également frappés de tout ce qui peut transporter l’homme hors de sa sphère mortelle.

Non-seulement l’Univers fut exposé en masse aux regards de l’initié, sous l’emblème de l’œuf, mais on chercha encore à en retracer les divisions principales, soit celle de la cause active et de la cause passive, soit celle du principe-lumière et du principe-ténèbres dont nous avons parlé dans le chapitre IV de cet ouvrage. Varron nous apprend que les grands dieux révérés à Samothrace étaient le Ciel et la Terre, considérés, l’un, comme principe actif ; l’autre, comme principe passif des générations. Dans d’autres mystères, on retraçait la même idée par l’exposition du Phallus et du Cteis, c’est-à-dire, des organes de la génération des deux sexes. C’est le lingam des Indiens.

Il en fut de même de la division du monde dans ses deux principes, lumière et ténèbres. Plutarque nous dit que ce dogme religieux avait été consacré dans les initiations et les mystères de tous les peuples ; et l’exemple qu’il nous en fournit, tiré de la théologie des Mages et de l’œuf symbolique produit par ces deux principes, en est une preuve. Il y avait des scènes de ténèbres et de lumière, que l’on faisait passer successivement sous les yeux du récipiendaire qu’on introduisait dans le temple d’Éleusis, et qui retraçaient les combats que se livrent dans le Monde ces deux chefs opposés.