Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/487

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vertus véritablement sociales, par son dévouement pour la chose publique, par des découvertes utiles, par ces qualités privées qui caractérisent un bon père, un bon époux, un bon fils, un bon frère, un bon ami, un bon citoyen ; ou si par hasard il a une de ces vertus, elles ne sont que l’accessoire de son éloge. Ce qu’on loue en lui, ce sont des austérités, des abstinences, des mortifications, des pratiques pieuses ou plutôt superstitieuses ; un grand zèle pour la propagation de sa folle doctrine, et un oubli de tout pour suivre sa chimère. Voilà ce qu’on nomme les Saints ou les parfaits de cette secte. Il suffit de jeter un coup d’œil sur la vie de ces prétendus Saints, pour être convaincu de cette vérité. Que sont-ils en effet pour la plupart ? Des enthousiastes, des fanatiques ou des imbéciles qui à force de religion, ont abjuré le sens commun, et qui, comme les fakirs de l’Inde, dont ils étaient disciples, en ont imposé au peuple par des tours de force, tels que ceux de ce Siméon le stylite, qui se tint debout sur un pied et resta ainsi perché pendant vingt années sur le haut d’une colonne, et qui crut par ce moyen arriver plus tôt au Ciel ? Je rougirais de rappeler ici un plus grand nombre d’exemples des vertus sublimes dont l’on a fait l’apothéose chez les Chrétiens. J’imite ceux qui auront la curiosité et le loisir de parcourir les légendes de ces héros du christianisme, à se munir de patience, et je les défie d’en citer un ou deux dont les vertus prétendues puissent soutenir l’examen, je ne dis pas d’un esprit philosophique, mais d’un homme de bon sens.