Page:Durand - La pomme de terre, 1834.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nourriture très-saine, il est évident qu’elles ne présentent rien d’insalubre aux consommateurs de cette boisson. La seule difficulté serait ici de se procurer du malt, si > par hasard, l’on se trouvait dans des contrées où il n’existât point de brasserie ; mais alors les habitans de la campagne pourraient se cotiser et faire construire à frais communs une touraille qui servirait pour tout un village, et même pour plusieurs, s’il était nécessaire. Il y aurait, d’ailleurs, possibilité d’employer l’orge crue à défaut d’orge maltée, et même au besoin le seigle, en le mélangeant avec de la courte paille de froment.

Si l’on ne tenait point à fabriquer une bière pétillante, très-limpide, enfin une bière d’agrément, telle que celle du commerce, et qu’on ne désirât qu’une boisson légère et rafraîchissante, on pourrait alors se dispenser de l’ébullition et de la concentration ; il ne serait besoin que de délayer le produit de la macération dans une quantité d’eau plus ou moins considérable, suivant le degré de spirituosité qu’on voudrait donner à la bière ; et l’on conçoit parfaitement que, quelque faible qu’on l’a fit d’ailleurs, elle serait toujours plus agréable et plus saine que les eaux froides et, dans certains lieux, quelquefois corrompues, auxquelles sont souvent obligés d’avoir recours les cultivateurs dans les chaleurs brûlantes de l’été. L’on pourrait donc, aussitôt après la macération, et sans autres préparations