Page:Durand - La pomme de terre, 1834.djvu/231

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D’après ces calculs qui, bien qu’extraordinaires en apparence, ne sont pourtant point exagérés, il est facile à concevoir que la culture des racines dont il est ici question doit sans contredit tenir le premier rang après celle des céréales, et avec d’autant plus de droit qu’en tout pays un hectare de terrain, planté en pommes de terre, en rapportera toujours, année commune, au dire de M. Dubrunfaut, au moins trente mille kilogrammes, déduction faite de la quantité employée pour la semence, et par conséquent plus du double de pain que celui sèmé du plus beau froment.

Ce n’est point encore là que doit se borner l’agriculteur ; il peut encore soumettre la pomme de terre à la distillation alcoolique, et, en suivant les procédés que nous avons indiqués, en tirer une très-bonne eau-de-vie. Il peut fabriquer, avec ce végétal, l’excellent vin blanc dont il a été fait mention, et cette bière économique si utile surtout aux ouvriers qu’emploie l’agriculture, et qui, par l’application des moyens que j’ai signalés pour l’obtenir, mérite une attention particulière de la part des économistes et des cultivateurs qui ne dédaignent pas d’améliorer le sort de cette classe intéressante.

L’on peut, en effet, se procurer facilement partout la pomme de terre et l’orge employées à cette fabrication ; le prix en est toujours très-modique, et puisqu’elles constituent naturellement une