Page:Durand - La pomme de terre, 1834.djvu/235

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l’on peut très-bien nourrir un bœuf à l’engrais en lui donnant chaque jour de cinquante à cinquante-cinq kilogrammes de ce marc avec trois ou quatre kilogrammes de foin, et que ce bœuf, étant vendu au bout de trois mois, offrira toujours, sans être parfaitement gras, un bénéfice réel au moins de cent francs, pour ne pas dire plus considérable.

Le parenchyme des pommes terre se conserve très-bien, en le soumettant à faction d’une presse, et de là à une dessication parfaite ? comme celui que l’on destine à la panification. On l’emploie alors sous forme de bouillie, à laquelle on a soin d’ajouter un peu de son ou de farine céréale pour accélérer l’engraissement des bestiaux. Il est encore possible de le conserver, en le tapant, au sortir de la presse, dans des tonneaux que l’on ferme soigneusement après les avoir parfaitement remplis, et où il ne tarde pas à contracter une légère aigreur et à passer à l’état de choucroute. Ce moyen, que mettent en usage les Anglais et les Allemands pour la conservation des choux et des racines qu’ils destinent à la nourriture de leur bétail, trouve ici son application de la manière la plus convenable, puisqu’il exempte des frais du découpage, et que d’ailleurs il donne la facilité de se ménager des ressources précieuses pour toute l’année, et surtout pour les mois du printemps qui sont ordinairement