Page:Durand - La pomme de terre, 1834.djvu/236

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ceux où il est très-difficile de pourvoir au manque de nourriture sèche.

Les parties épaisses qui restent dans l’alambic après la distillation, et qu’accompagne toujours une quantité de liquide assez considérable, sont aussi, dans cet état, une fort bonne nourriture pour les bestiaux.

Celui qui distille par jour trois cents kilogrammes de pommes de terre peut facilement très-bien nourrir, avec ce liquide chargé de matière, et que les Allemands nomment spiilig, douze à quinze bœufs de travail ou vaches laitières, en limitant la ration de chacun à quatre-vingts litres, et en ajoutant à cela trois ou quatre kilogrammes de foin sec pour chaque tête de bétail. Quant aux bœufs à l’engrais, il leur en faut davantage, et l’on doit leur en donner autant qu’ils peuvent en boire.

Les animaux que l’on soumet à ce régime produisent une très-grande quantité d’urine, que l’on a soin de recueillir dans des réservoirs où elle se putréfie pour fournir ensuite un amendement, à la vérité moins durable que le fumier, mais beaucoup plus énergique, surtout dans les sols légers et de mauvaise qualité. Il n’est pas un cultivateur en Allemagne, qui, ayant un alambic, n’ait aussi un lieu propre à recevoir les urines, et une voiture à tonneau pour les conduire dans les champs, où elles sont répandues sur les terres ;