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dont on attribue souvent les maladies ou la mort à des tranchées, des convulsions ou des vers, tandis qu’elles n’ont d’autres causes que ces bouillies qui sont de difficile digestion, même pour des estomacs forts et robustes.

Pour préparer cette bouillie, seize grammes de fécule suffisent dans un quart de litre de lait ; et si cette dose n’est pas suffisante pour rassasier l’enfant, on doit en mettre jusqu’à trente-deux grammes. On place le lait dont on a besoin sur le feu dans un vase quelconque ; lorsqu’il est près de bouillir, on délaie le farineux dans une partie de lait froid, que l’on a soin de remuer sans cesse, pour tenir la fécule en suspension, et que l’on jette dans celui qui est sur le feu, aussitôt qu’il est parvenu à l’état d’ébullition. On agite ce nouveau mélange avec une cuillère, et après deux ou trois bouillons, la préparation du mets est complète.

La fécule de pommes de terre ne possède pas seulement la propriété de nourrir, elle a encore toutes les qualités de l’amidon que l’on retire du froment, et sert aux mêmes usages économiques. Les parfumeurs en font diverses poudres cosmétiques ; elle est employée par les blanchisseuses et par différens fabricans d’étoffes à la préparation de l’empois, avec lequel on donne de la consistance et du lustre au linge blanc et à plusieurs tissus ; on s’en sert dans les papeteries et chez les cartônniers, et enfin on la transforme en di-