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à la détremper, à raison de 3 pour 100 du poids de la fécule, de mélasse de canne, ou 5 pour 100 de sirop de fécule à trente-deux degrés.

Cette fécule qu’on retire de la pomme de terre crue, en la râpant sur un tamis dans de l’eau, au fond de laquelle elle se précipite, peut encore-être employée à composer des crèmes légères, au lait, au bouillon ou à l’eau, qui, convenablement édulcorées et aromatisées, fournissent aux convalescens et aux malades un aliment analeptique très-agréable.

On doit considérer un enfant nouveau né comme un être affecté d’une grande maladie, mais dont la convalescence est néanmoins assurée, parce que ses progrès sont confiés à la tendresse d’une mère empressée, qui en est en même temps et la garde et le médecin ; elle sait qu’il lui faut de la nourriture pour subsister, mais elle sait aussi que la faiblesse du viscère de son estomac ne permet jamais de le surcharger par un aliment trop abondant ou d’une nature contraire à sa délicatesse : ainsi donc, aussitôt qu’elle s’aperçoit que le sein maternel ne peut plus fournir à sa subsistance, elle doit y suppléer par une bouillie légère de fécule de pommes de terre, préférablement à celles faites avec tout autre farineux ; car lorqu’elle est bien préparée, elle est nourrissante et beaucoup plus saine que celle de farine céréale, et jamais, comme cette dernière, elle n’empâte les facultés digestives des enfans,