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ceaux, et où elle est étendue, tout au plus à l’épaisseur de trois centimètres, pour être, dans cet état, transportée dans l’étuve, où il faut qu’elle reste toute une journée, si elle n’a point auparavant passé au séchoir ; mais si au contraire elle est déjà sèche, trois ou quatre heures suffisent pour la rendre incorruptible et éteindre son germe végétatif, qui lui fait éprouver, au mois de mai, ce mouvement de fermentation qu’elle subit d’ordinaire lorsqu’on se contente de la faire sécher à l’air atmosphérique.

Sortant de l’étuve, après une dessication parfaite, il faut la passer dans un blutoir semblable à ceux dont se servent les amidoniers, la mettre ensuite dans des sacs et la tenir dans un lieu bien sec ; dans cet état, on peut la conserver vingt ans sans altération.

Quant au parenchyme, que nous avons laissé dans des paniers ou corbeilles propres, après qu’il est bien égoutté on le met dans de grosses et fortes toiles pliées en carré, et on le soumet à l’action d’une presse, la plus puissante possible ; car, plus la pression est forte, plus la dessication nécessaire est accélérée. On en forme ainsi des masses, comme celles des végétaux, dont on a exprimé l’huile ; plus ces masses sont dures, plus elles sont divisibles ; en les écrasant et les râpant ensuite sans eau, avec les moulins à fécule, on obtient une farine qui, sur de la toile ou du papier, au séchoir, est bientôt assez re-