Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/91

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qui surviendront. » Les vases dans lesquels on éteint les mouchures des lampes sont les cœurs des fidèles qui observent la loi à la lettre.

XXIX. Les pincettes, dont la dent jumelle sert à attiser la flamme de la lampe, sont les prédicateurs, qui nous instruisent par les pages assorties de l’un et de l’autre Testament, et allument au feu de la charité ceux dont les mœurs sont déjà semblables et identiques.

XXX. Les écus ou écuelles (scuta), c’est-à-dire les vases d’une égale capacité, faits pour chauffer à l'intérieur comme à l’extérieur, sont les docteurs qui ne cachent pas le trésor que renferme leur cœur, mais qui en tirent des choses nouvelles et anciennes. Ils ne placent pas aussi la lampe sous le muids, mais sur le chandelier, afin que ceux qui sont dans la maison du Seigneur en reçoivent sur eux et en eux la lumière et la chaleur.

XXXI. La croix doit être aussi placée sur l’autel ; et c’est là que le porte-croix la prend et la dépose pour qu’on lui rende de nouveau ses hommages, parce que Simon le Cyrénéen porta la croix après l’avoir enlevée de dessus les épaules du Christ. La croix est placée sur l’autel, au milieu des deux chandeliers, parce que le Christ, dans l’Église, a été le médiateur entre deux peuples. Car il est la pierre angulaire, lui qui de deux choses n’en a fait qu’une, et à qui sont venus les pasteurs de la Judée et les mages de l’Orient. On parlera de cela d’une autre manière dans la préface de la quatrième partie, et au chapitre de l’Entrée du prêtre à l’autel.

XXXII. Le devant de l’autel est encore orné d’une frange d’or, selon cette parole de l’Exode (chap. xxv et xxviii) : « Tu me construiras un autel, et tu l’entoureras d’une guirlande haute de quatre doigts. » Or, l’autel signifie parfois le cœur de l’homme, dans lequel le sacrifice de la vraie foi doit être offert par la contrition ; et alors la frange d’or signifie la pensée de la bonne œuvre dont nous devons orner notre front