Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/32

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à ce combat, au chapitre de l'Entrée du Pontife à l’autel, sur la fin. Nous avons montré, dans la préface de la troisième partie, quels sont les armes et le combat du prêtre.

XLIII. La messe imite encore en quelque sorte un jugement. D’où vient aussi que le canon s’appelle (actio) action. Or, l’action c’est la cause produite en justice ; mot à mot, cela signifie le barreau. En effet, pendant la messe il s’agit de notre cause ; le sanctuaire est le prétoire, Dieu est le juge, le diable l’accusateur, les ministres ou servants les témoins, le prêtre l’avocat et le défenseur. Il est Moïse, qui portait la cause du peuple devant le Seigneur, lui par le patronage duquel la ruse et la fausseté sont confondues, notre innocence entièrement prouvée, nous sommes absous, la colère du juge est apaisée, et la faute remise par sa miséricorde. Au reste, la messe est appelée un mystère, parce qu’elle se produit au dehors, et un sacrifice, parce qu’on l’offre devant tous et pour tous.

XLIV. Et l’office de la messe est surtout divisé en deux parties, savoir : la messe des cathécumènes et la messe des fidèles.

XLV. La messe des catéchumènes, c’est depuis l’introït jusqu’à l’offertoire. Cette messe (missa) tire son nom de emittere, mettre dehors, renvoyer, parce que quand le prêtre commence à consacrer l’eucharistie on renvoie les catéchumènes hors de l’église. D’où vient que, très-anciennement, après la lecture de l’évangile, le diacre avait coutume de crier à haute voix, dans le jubé (supra pulpitum) : « S’il y a ici quelque catéchumène, qu’il sorte dehors, » comme on le dira dans la sixième partie, à l’article de la Quatrième Férie (mercredi) du quatrième Dimanche de Carême. Ce qui avait lieu parce que, quoique les catéchumènes, fussent instruits et fortifiés (instructi) dans la foi, cependant ils n’avaient pas encore pris la seconde naissance ou le baptême, et voilà pourquoi ils n’étaient pas encore du corps de l’Église, pas plus que les