Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/194

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rité ou la virilité, l’hiver à la vieillesse. Nous jeûnons donc au printemps, afin que nous soyons des enfants par l’innocence ; dans l’été, pour que nous devenions des jeunes gens par notre constance ; dans l’automne, pour que nous devenions mûrs par la modestie ; dans l’hiver, pour que nous devenions des vieillards par la prudence et l’intégrité de la vie.

VII. Quatrièmement, nous jeûnons encore dans les quatre saisons de l’année, afin que Dieu nous conserve tout ce qui naît de la terre dans ces saisons et qui sert à l’usage de l’homme.

VIII. Cinquièmement, pour marquer les quatre grands événements qui sont arrivés dans les quatre saisons, savoir : la conception du Fils de Dieu, au printemps ; sa nativité, en hiver ; la conception de saint Jean-Baptiste, en automne ; et sa nativité, en été.

IX. Sixièmement, selon saint Jérôme, à cause des diverses plaies ou fléaux qui sont arrivés dans ces époques. Or, en quels jours ont lieu ces jeûnes et pourquoi ont-ils lieu ? C’est ce que nous dirons dans la huitième partie, au chapitre de l’Année solaire. Ces jeûnes sont nommés jeûnes des Quatre-Temps, parce qu’ils ont lieu aux quatre époques précitées de l’année.

X. On les nomme encore les Trois-Jeûnes, parce qu’ils ont lieu pendant les trois jours de la semaine qui sont consacrés aux jeûnes des hommes ; car les anciens jeûnaient pendant ces mêmes jours de la semaine, et dans la suite on y a ajouté les jeûnes en question. On les appelle encore jeûnes des prémices, parce que, comme dans la loi ancienne il était prescrit d’offrir à Dieu les prémices et la dixième partie de tous les biens, il a paru convenable aux saints Pères, comme le dit saint Augustin dans le livre de la Doctrine chrétienne, d’offrir à Dieu les dîmes et les prémices des saisons ; c’est pourquoi, pour les prémices, ils ont institué les jeûnes des quatre-temps, qui, pour cela, ont été appelés jeûnes des prémices ; et, pour les dîmes (ou dixième partie), ils ont établi les jeûnes du Carême.

XI. Or, il faut savoir que les jeûnes du printemps ont d’à-