Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/40

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vre. De même, lorsque l’on dit le verset de tierce : « Seigneur, sois mon aide et ma protection, et ne m’abandonne pas, » on indique par là le commencement du combat. De même, le verset de sexte : « Le Seigneur me dirige, et rien ne me manquera au lieu de mon pâturage où il m’a placé, » signifie l’état parfait ou de perfection ; le verset de none : « Seigneur, purifie-moi de mes péchés cachés, et fais grâce à ton serviteur des péchés d’autrui, » désigne l’état de l’amour qui se refroidit. Les versets qui se chantent pendant la Passion et la Résurrection indiquent aussi l’état du temps. Le verset de l’office du soir laisse à entendre l’état de l’office, comme : « Vespertina oratio, etc., » et celui-ci : « Dirigatur Domine, oratio, etc., » par où l’on peut comprendre qu’il s’agit d’oraisons du soir. Après le verset, suit l’oraison dominicale, et ensuite les prières dont nous parlerons quand nous traiterons des nocturnes.

XLIIÏ. On dit aussi des leçons à chaque heure tant de jour que de nuit ; on dit les leçons, parce que l’on ne les chante pas comme les psaumes ou les hymnes, mais parce qu’on ne fait que les lire. Pour les psaumes et les hymnes, on exige une modulation ; pour les leçons, on ne demande que la prononciation. En effet, les leçons nocturnes sont notre doctrine, parce que par elles nous apprenons à rapporter nos œuvres à Dieu ; elles sont donc du domaine des lectures que font les docteurs pour instruire les ignorants ; par elles aussi nous imitons les œuvres des saints, et ce qu’elles nous rappellent nous excite à célébrer les louanges de Dieu. C’est pourquoi, comme nous l’avons déjà dit, on les entend assis et en silence. Or, le lecteur, avant de lire la leçon, s’approche du livre et monte sur un escabeau, parce que le lecteur doit surpasser le vulgaire par une vie plus parfaite.

XLIV. Il demande au prêtre ou à l’évêque leur bénédiction et comme la permission de lire, en disant : Jube, Domne, benedicere, « Ordonne, mon père, que le Seigneur me bénisse, » pour marquer la domination de l’Église, et que personne, dans