Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/58

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mœurs, afin que par l’exemple tu sois d’accord avec ton prochain, par la volonté d’accord avec Dieu, et par l’obéissance d’accord avec tes supérieurs. » Nous avons parlé de l’orgue dans la quatrième partie, au chapitre du Sanctus.

LXVII. Ces trois genres d’harmonies se rapportent encore à la triple différence des bénéfices ecclésiastiques, d’après Richard, évêque de Crémone, in Mitrali ; car l’office même de l’Eglise consiste en psaumes, en chant et en leçons. Le premier mode d’harmonie se fait par la percussion des doigts, comme dans le psaltérion et autres de ce genre, et c’est à ce mode que se rapporte la psalmodie, d’après ces paroles : « Louez-le avec le psaltérion et la harpe ; » car psaltérion vient du grec Psallein, qui signifie toucher ou frapper en latin. Le second est celui qui s’exécute par la voix, c’est-à-dire la voix humaine, et à ce mode appartiennent les leçons ; d’où le Psalmiste : « Chantez convenablement ses louanges (in vociferatione) par les sons que forme votre voix. » L’Apôtre aussi appelle la leçon vocem (voix), lorsqu’il dit : « Ignorant Jésus et la voix des prophètes ; » ce qu’on lit le samedi. Le troisième genre est celui qui se produit par le souffle, comme pour la trompette, et à ce genre appartient le chant. D’où le Psalmiste dit : « Louez-le en sonnant de la trompette. » Sans doute, l’accord des sons divers est raisonnable, et signifie une harmonie, une concorde pleines d’unité et de régularité dans la variété, et aussi l’union de la cité céleste. Car un chant agréable est formé par des voix diverses, mais non contraires, c’est-à-dire qui s’accordent.

LXVIII. Le chant, dans l’Eglise, signifie encore la joie du ciel. Les voix de basse, d’alto et de soprano signifient qu’il faut prêcher de trois manières les trois ordres de l’Eglise, ou bien symbolisent les trentième, soixantième et centième fruits de l’Evangile, savoir : les trois grains, qui rapportèrent l’un trente, l’autre soixante, un autre cent pour un. Ou, d’après les trois volumes de Salomon, elles signifient l’ordre des commençants.