Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/73

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XXII. A la troisième époque du premier temps, comme le prouvent les psaumes suivants, veillèrent Abraham, Isaac, Jacob et Joseph. Abraham chante : Salvum me fac, lui que le Seigneur sauva et à l’époque duquel il n’y eut pas de saints, parce que l’idolâtrie avait tout asservi. Isaac chante : Usquequo, lui sur lequel le Seigneur jeta un regard au moment où il allait être sacrifié. Jacob chante : Dixit insipiens, lui qui mit son espérance dans le Seigneur ; et l’on dit à cette occasion : c( Jacob a tressailli d’allégresse, et Israël sera comblé de joie. » Joseph chante : Domine, quis habitabit, lui qui fut sans tache en refusant de commettre l’adultère. Or, le second nocturne du dimanche ou les trois psaumes que l’on dit maintenant avec trois antiennes et trois Gloria Patri, rappellent la résurrection de ceux qui vécurent sous la loi mosaïque.

XXIII. Et, quoique à cette époque il y ait eu beaucoup de saints, cependant il n’y en eut que trois ordres, c’est-à-dire le Législateur et ses imitateurs, le Psalmiste et les siens, et les prophètes. Car il y en eut qui s’appliquèrent à quelque point de doctrine de la loi ; il y en eut d’autres qui, avec David ou à son exemple, chantèrent des psaumes devant l’Arche du Seigneur. Il y eut aussi des prophètes, auxquels il fut donné de corriger le peuple par la doctrine et la sagesse qu’ils avaient reçues de Dieu, et de lui prédire les choses à venir. A cause de ces trois ordres, nous disons trois psaumes ; et, parce que ces trois ordres ont servi la Trinité avec une affection spirituelle, c’est pour cela qu’à chaque psaume nous disons Gloria Patri avec l’antienne. Or, ceux qui disent tous les psaumes du premier nocturne sous une seule antienne, et tous ceux du second sous trois antiennes, font attention à ceci, que, si quelque vérité a été révélée à ceux qui vécurent sous la loi naturelle, il en fut pourtant révélé davantage à ceux de la loi de Moïse ; de là, pour ceux-ci, une plus grande jubilation, désignée par les trois antiennes. I’]n outre, à ceux qui vécurent sous la loi de nature, l’héritage fut promis ; mais il fut donné à ceux