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Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/105

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V. Or, remarque que certains font mémoire pour les défunts pendant trois jours, pour représenter les trois jours de la sépulture du Seigneur, ou par égard pour la résurrection du Christ qui ressuscita le troisième jour, souhaitant par là aux morts de ressusciter avec le Christ ; ou bien encore à cause de la Trinité, ou bien afin que, comme pendant leur vie ils ont péché de trois manières, savoir : par pensées, par paroles et par actions, leurs péchés leur soient remis par la Trinité. D’autres célèbrent la messe sept jours ou pendant sept jours, et l’un et l’autre sont montrés dans le livre des Nombres (c. xix), où il est dit que celui qui aura touché le cadavre d’un mort sera impur pendant sept jours ; c’est pourquoi il sera aspergé d’eau pendant dix jours, et ainsi il sera purifié (De consec., d. i, Aqua). Assurément, la pollution ou l’impureté contractée par l’attouchement du cadavre d’un homme mort désigne l’ame souillée par les œuvres mortes.

VI. Or, on célèbre cet office pendant sept jours : premièrement, afin que le défunt puisse parvenir au sabbat de l’éternel repos ; secondement, afin que lui soient remis tous les péchés qu’il a commis en sa vie, qui est renfermée dans l’espace de sept jours ; troisièmement, à cause des sept éléments qui composent l’ame et le corps. En effet, l’ame possède trois forces, savoir la faculté raisonnable (ou du raisonnement), la concupiscible et l’irascible ; le corps est composé de quatre éléments. Afin donc que les péchés que l’homme a commis pendant cette vie, qui est comprise dans l’espace de sept jours, soient détruits et anéantis, on célèbre pour les morts un office de sept jours. Quatrièmement, de même que les fils de Jacob pleurèrent la mort de leur père pendant sept jours, comme il a déjà été dit plus haut, de même aussi l’Église célèbre un office de sept jours pour les morts.

VII. Il en est qui font la novendinale, c’est-à-dire un office de neuf jours, afin que par cet office les âmes des morts, délivrées de leurs peines, soient associées aux neuf ordres des