Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/106

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anges. Or, il en est quelques-uns qui n’approuvent point cela, pour que nous ne paraissions pas imiter les Gentils, de qui cette coutume paraît être tirée ; car ils pleuraient leurs morts pendant neuf jours, et, le neuvième, ils renfermaient leurs cendres dans des pyramides ou des bustes.

VIII. D’autres célèbrent un office de trente jours ou célèbrent le trente-et-unième jour pour les défunts : premièrement, parce que les enfants d’Israël pleurèrent Moïse et Aaron pendant autant de jours, comme il a été dit précédemment ; secondement, parce que trois fois dix font trente ; par le nombre trois, nous entendons la Trinité, et par le nombre dix, les dix préceptes du Décalogue. Nous observons donc pour les morts un office de trois dizaines de jour, afin que les fautes qu’ils ont commises dans l’observation ou contre l’observation du Décalogue ou des préceptes du Christ, et contre la Trinité, leur soient pardonnées par la miséricorde divine ; troisièmement, parce que le nombre ou le cours de la lune s’achève dans l’espace de trente jours ; c’est pourquoi l’office pour les morts dure pendant trente jours, afin que l’on comprenne que leurs œuvres sont pleines devant le Seigneur.

IX. Il y en a encore qui font durer l’office des morts quatre fois dix jours, ou quarante jours, afin que les péchés qu’ils ont commis contre la doctrine des quatre évangélistes et contre les dix préceptes de la loi leur soient pardonnés.

X. Ceux qui observent quarante jours d’office représentent la sépulture du Seigneur, souhaitant que les morts partagent la gloire du Christ, qui resta dans le sépulcre quarante heures, y compris l’heure à laquelle il rendit l’esprit et la dernière heure de la nuit du dimanche où il ressuscita, selon saint Augustin. Ils représentent encore qu’après la mort de Jacob, ses enfants le pleurèrent pendant quarante jours, connue il a été dit précédemment.

XI. D’autres le célèbrent pendant cinquante jours, parce que, comme le disent Bède et Grégoire, dans la Glosse sur