Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous célébrons l’anniversaire des défunts pour leur utilité et pour nourrir notre dévotion.

XVI. Troisièmement, on célèbre le jour anniversaire des défunts, parce que, selon saint Augustin, nous ignorons quel est leur état dans l’autre vie, et il vaut mieux pour eux que nos bienfaits soient surabondants et superflus que de leur faire défaut (XIII, q. ii, Non œstimamus). Or, si l’anniversaire tombe un dimanche ou coïncide avec quelque solennité, on ne doit pas le remettre au jour suivant, comme on le fait aux solennités des saints, mais on doit le célébrer le jour précédent, afin qu’au plus vite on soulage les peines que les défunts souffrent dans le purgatoire ; car les défunts ont besoin de notre secours et de nos bienfaits, tandis que les saints n’en ont pas besoin.

XVII. On ne doit point faire l’anniversaire des morts un jour de fête, ni dire la messe pour eux, à moins que le corps ne soit présent, parce qu’en tout temps on peut dire la messe pour les défunts quand le cadavre est présent, excepté le jour la Parascève ; car on ne peut ni inhumer le corps, ni dire la messe pour le défunt, puisqu’alors on ne doit pas consacrer le corps du Christ. On doit attendre au lendemain, et alors, c’est-à-dire le samedi, on peut chanter la messe pour lui et ensevelir son corps. De même, si quelqu’un meurt le jour de Pâques, on doit garder jusqu’au lendemain son corps sur la terre et l’ensevelir alors, après avoir dit la messe pour lui. Car on ne doit pas ensevelir un corps sans avoir dit la messe pour lui, quoique le contraire ait lieu dans la plupart des endroits.

XVIII. Or, selon le concile de Chalons (De consecrat., d. i), il a paru à propos et convenable que l’on dut prier et offrir le sacrifice pour les défunts. Cependant, dans les jours précités, ce sont les amis des défunts qui s’acquittent de cela spécialement. Or, il en est qui en tout temps, excepté seulement les jours de fête, prient généralement pour les défunts à l’office du soir et du matin. D’autres célèbrent la messe tous les jours