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Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/109

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pour eux. D’autres, au commencement du mois, chantent neuf psaumes, neuf leçons et neuf répons. Or, c’est une sainte et salutaire pensée que de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés. Dans certains endroits on ne dit point dans l’église l’office des morts depuis le Jeudi saint jusqu’à l’octave de la Pentecôte, parce que tous les offices de ce temps doivent être courts, ni les jours de dimanche. Or, on dit qu’un certain abbé empêcha ses moines de célébrer les dimanches pour les défunts ; mais les morts, pour cela, le maltraitèrent et l’accablèrent des plus rudes coups : c’est pourquoi il révoqua sa défense,

XIX. Et remarque que les suffrages qui se font dans l’Eglise pour les défunts[1] (15) qui n’ont plus de fautes à expier, sont des actions de grâces ; car ces âmes, qui sont parfaitement pures lorsqu’elles sortent de leurs corps, s’envolent aux cieux, et elles n’ont pas besoin de notre secours (Extra De celeb. miss, cum Marthœ, ad fi. ; XIII, q. ii, Tempus). Les prières qui se font pour celles qui sont entièrement mauvaises tournent toutes à la consolation ou à l’avantage des vivants ; car le secours de nos prières ne leur est d’aucune utilité, puisque ces âmes descendent aussitôt en enfer. Pour celles qui ne sont qu’à moitié bonnes, c’est-à-dire qui sont dans le purgatoire, nos prières leur servent à l’expiation de leurs péchés. Pour celles qui sont médiocrement mauvaises, savoir qui sont dans les limbes, nos prières leur sont propices ou causent un adoucissement à leurs peines ; car, selon saint Augustin, nos prières leur sont utiles ou leur servent à obtenir une complète rémission, ou certainement rendent leur condamnation plus supportable (XIV, q. ii, Tempus, in fine). Certains, cependant, rangent sur la même ligne ceux qui sont médiocrement bons et ceux qui sont médiocrement mauvais, qu’ils appellent non valde bonos (pas

  1. Voir, note 15, un admirable travail de Gilbert Grimaud, savant et très-orthodoxe théologien du XVIIe siècle, sur le Memento des trépassés, qui a lieu chaque jour à la Messe.