Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/111

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ne les fait pas en son propre nom, mais comme le syndic ou le délégué de tous ; c’est-à-dire qu’il agit ainsi au nom de toute l’Église, selon ce qu’on a dit dans la préface de la quatrième partie. Mais si, comme une personne privée, il fait d’autres suffrages, ou s’il agit ainsi en un autre nom ou en son propre nom ; si c’est au nom d’autrui, comme si, par l’ordre d’un défunt ou d’un autre qui vit dans la charité, il fait l’aumône pour lui, comme ministre, avec ses biens, alors certainement il lui est utile, parce qu’alors il est censé agir par ordre de celui au nom duquel il agit (Extra De sent, excom. mulieres), et c’est celui qui commande d’exécuter, qui est censé exécuter lui-même (ff. De solu. qui mandato). De là vient qu’un vœu de pèlerinage étant émis par quelqu’un, un autre, par son ordre, peut accomplir ce vœu (Extra De voto licet). Il en est de même quand deux personnes, dont une est dans la charité et l’autre n’y est pas, lisent le psautier pour un défunt, et quand quelqu’un donne l’aumône à un juste, afin qu’il prie pour un défunt. En effet, dans ces circonstances, il est utile au défunt, à cause de la charité du juste qu’il s’est adjoint ( ff. Quod cum fal. tut. vel act., § Extra De elect. illa contra ; extra De offic. deleg. cum nupt.) ; mais si c’est en son nom particulier et de son propre bien que quelqu’un fait l’aumône, prie, jeûne et fait d’autres austérités pour un défunt, les théologiens s’accordent presque tous à dire que ces actes ne servent de rien au défunt ; car on lit dans saint Jean (c. ix) : « Nous savons que Dieu n’exauce pas les pécheurs ; » mais ces paroles sont celles de l’aveugle et non pas de l’évangéliste. Et Isaïe (chap. i) : « Lorsque vous aurez multiplié les prières, je ne vous exaucerai point, car vos mains sont pleines de sang, » c’est-à-dire de péchés. Bien plus, selon le bienheureux Augustin (IV, q. vii, In gravibus), « Pendant que celui qui déplaît à Dieu l’intercédé, il provoque l’ame du juge irrité à plus de sévérité encore, car Dieu méprise les dons des injustes et n’exauce que les prières des justes. » De même, le Seigneur dit, par la bouche du prophète Amos :