Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/118

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que tant lui-même que celui qui l’exciterait à un tel acte serait puni du bannissement à perpétuité. Maintenant il faut voir comment le corps doit être enseveli. Or, quand une personne paraît être à l’agonie, on doit la placer à terre sur de la cendre, ou au moins sur de la paille, par où on insinue qu’elle est cendre et qu’elle retournera en cendres ; et ceci se fait à l’exemple du bienheureux Martin qui, pour donner aux autres un modèle à suivre en sa personne, termina sa vie, couché sur la cendre. Et si le mourant est un savant ou lettré, on doit lire devant lui la passion du Seigneur ou du moins une partie de la passion, pour qu’ainsi il soit excité à une plus grande componction ; et on doit dresser la croix à ses pieds, afin que, mourant à sa vue, il soit plus contrit et se convertisse. Il doit encore être couché sur le dos, afin que sa face regarde toujours le ciel, à l’exemple du bienheureux Martin ; et, avant qu’il expire, on recommandera son ame au Seigneur.

XXXV. Lorsqu’il aura rendu le dernier soupir, on doit sonner les cloches, comme il a été dit dans la première partie, où l’on traite des Cloches. Ensuite, si son corps n’a pas tout récemment, avant sa mort, reçu les dernières onctions, on doit le laver, pour marquer que si l’ame, par la confession et la contrition, a été purifiée du péché, l’un et l’autre, savoir l’ame et le corps, acquerront au jour du jugement la glorification et la splendeur, et pour désigner que ceux-là, comme le dit Job, meurent vraiment dans le Seigneur et sont bienheureux qui n’emportent aucune tache du péché, mais laissent par la pénitence toute souillure dans ce monde. Mais comme il n’est question de cette locution ni dans l’Ancien-Testament, savoir dans le Lévitique (chap. x), ni dans le Nouveau (Act., c. iii), il ne faudrait pas, au dire de certains, s’en préoccuper beaucoup. Saint Augustin dit dans son livre Sur le soin qu’on doit prendre des morts : « Les devoirs que l’on rend au corps humain après sa mort, ne sont point une assurance de salut, mais un devoir d’humanité. » Cependant, lorsque Marie-Madeleine oi-