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Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/120

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triple cessation de la psalmodie qui a lieu dans ces trois haltes, il reçoive la triple absolution, alors prononcée, des péchés qu’il a commis de trois manières : par pensées, par paroles et par actions. (Exod., iii) : « Nous marcherons pendant trois jours dans la solitude. »

XXXVII. Ensuite on le place dans le tombeau ou la fosse, où en certains endroits on met de l’eau bénite et des charbons avec de l’encens. On y met de l’eau bénite, pour que les démons, qui la craignent beaucoup, ne s’approchent point du corps ; car ils ont coutume d’exercer leur fureur sur les corps des morts, afin que ce qu’ils n’ont pu leur faire pendant leur vie, ils le leur fassent du moins après leur mort. On y place de l’encens, pour éloigner ou dissiper la mauvaise odeur du corps, ou bien afin que le défunt soit censé avoir offert à son créateur le parfum agréable des bonnes œuvres, ou bien pour montrer que les prières des fidèles servent aux défunts. On y met des charbons, pour marquer que cette terre ne peut plus servir à un usage profane, car le charbon subsiste plus longtemps sous la terre que toute autre matière. On y met aussi du lierre ou du laurier, et autres choses de ce genre, qui toujours conservent leur verdure dans le tombeau, pour désigner que ceux qui meurent dans le Christ ne cessent pas de vivre ; car, quoiqu’ils meurent au monde corporellement, cependant, sous le rapport de l’ame, ils vivent et revivent en Dieu. Cependant, pour une autre considération, les anciens se servaient du cyprès dans les funérailles, parce que, de même que le cyprès une fois coupé ne pousse plus de nouveaux rejetons, mais meurt tout entier ; de même, suivant les païens, l’homme mort ne revit plus. On observe encore ces cérémonies, non que les cadavres aient le sentiment, mais en figure, c’est-à-dire parce que l’on espère la résurrection ou la miséricorde de Dieu ; ou bien pour provoquer sa bienveillance à de pareils actes de miséricorde, ou bien parce que de tels honneurs rendus aux morts plaisent à Dieu.