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Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/17

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XVI. Le jour naturel, suivant les Égyptiens, commence au coucher du soleil ou au commencement de la nuit, et dure jusqu’au soir du jour suivant, d’après ces paroles : « Et le soir et le matin formèrent un jour. » Selon les Perses, les Grecs et l’usage reçu du peuple, il commence au lever du soleil ; selon les Romains, au milieu de la nuit ; suivant les Athéniens, les Arabes et les astronomes, à partir de la sixième heure du jour. Nous imitons tous ces divers usages ; car, pour la célébration des offices divins, le jour commence à vêpres, d’après ces paroles : « Vous célébrerez vos sabbats d’un soir à l’autre soir » (Extra De feriis, c. i) ; quant à l’observation de la trêve, au lever du soleil (Extra De treuga et pace, c. i) ; ff. De judiciis, L. More). Pour ce qui est des contrats, le jour commence et se termine au milieu de la nuit ; quant à la manducation des viandes, le jour commence après le souper, jusqu’au point du jour (De consec, d. iii. De esu). Quant aux jugements, il commence le matin et se termine le soir, à la fin du jour, avant les ténèbres de la nuit (De offic. dele. consuluit et in authentica de judiciis, § Sedebunt). Or, la supputation des Égyptiens paraît être vraie, puisqu’elle contient le lever et le coucher des astres ; cependant l’on peut dire que, selon l’Église, le jour naturel commence au miliheu de la nuit, parce que c’est alors que le vrai soleil, c’est-à-dire le Christ, s’est levé, d’après ces paroles : Dum medium silentium, etc., ou bien plus véritablement à vêpres, comme il a été dit ci-dessus, parce que la nuit a précédé et que le jour s’est ensuite approché. Car encore, bien que naturellement les jours précèdent les nuits, cependant dans la nuit pascale c’est l’inverse qui a lieu, comme on l’a dit dans la sixième partie, au chapitre du Samedi saint.

XVII. Or, les jours solennels ou de fête sont ceux pendant lesquels, en l’honneur de Dieu et des saints, il faut s’abstenir de toute œuvre servile et passer le temps à chanter les louanges de Dieu. Et il faut remarquer que la solennité est une fête communément instituée pour quelque prérogative ; et ce mot