Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/195

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rel, qui toujours est attribué à la lunaison précédente ; de sorte que la lunaison du mois précédent a toujours trente jours, et celle du suivant vingt-neuf jours, à moins qu’il n’en soit autrement, à cause du bissexte, de l’embolisme, ou du saut de la lune. D’où les vers suivants :

Luna paris mensis minquam trigesima fiet ;
Impar triceno, nunquam ? iisi fine carebit.
Tempore bissexti febri, trigesima luna est,
Nam julii luna tune est vicesima nona.

 « La lune d’un mois pair n’aura jamais trente jours ;
Celle d’un mois impair en a trente, elle ne manquera jamais
D’en avoir trente, excepté quand elle finira d’exister ;
Quand février est bissexte, la lune a trente jours,
Car alors la lune de juillet n’en a que vingt-neuf. »


On dit mois pair, parce qu’en comptant à partir de janvier, par ordre, on rencontre des nombres pairs, comme en février, avril, juin, août, octobre et décembre, dont la lunaison est toujours de vingt-neuf jours, excepté février dont la lunaison est de trente jours, quand il est bissexte. Le mois est impair quand il rencontre un nombre impair, comme janvier, mars, mai, juillet, septembre et novembre, dont la lunaison est toujours de trente jours, excepté juillet, qui, dans la dernière année du cyle solaire, n’a seulement que vingt-neuf jours, à cause du saut de la lune. Ces douze lunaisons forment trois cent cinquante-quatre jours dans l’année lunaire, et ainsi l’année solaire la dépasse de onze jours. C’est de cet excédant que vient toute la variété de l’âge de la lune ; de sorte qu’en quelque jour qu’ait lieu la première lune dans la première année, elle a toujours lieu le onze dans la seconde. C’est à cause de cette variété qu’on a inventé deux genres de nombres, savoir les nombres réguliers et les épactes, dont nous allons traiter en peu de mots.