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Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/24

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du Seigneur ; car, par tabernacle, nous entendons le corps du Seigneur, dans lequel la divinité réside cachée sous l’humilité, d’après ces paroles du Psalmiste : « Il a établi sa tente dans le soleil. » Ainsi le Christ n’a pas fixé sa tente dans une chair mortelle, puisqu’il a bondi comme un géant pour fournir sa carrière, volant de lieux en lieux pour accomplir le mystère de l’exécution duquel il était chargé ; mais alors il a fixé définitivement sa tente, c’est-à-dire son corps, lorsqu’il a été enlevé aux cieux où il est assis à la droite de Dieu le Père et où il repose au sein du patrimoine de son Père céleste, jusqu’à ce qu’il se serve de ses ennemis comme de marchepied. C’est donc avec raison que nous célébrons ces trois fêtes d’une manière spirituelle dans l’Évangile ou la loi nouvelle. Car, d’après le Psalmiste, le Christ a brisé les fers de la captivité, quand, ressuscitant à Pâques, il tira ces captifs enchaînés du lac aride et sans eau. Il s’est élevé au sein de l’empirée, quand dans son ascension il est monté au-dessus des cieux, à l’Orient. Il a fait aux hommes ses présents, quand, le jour de la Pentecôte, il a fait pleuvoir son Saint-Esprit sur toute chair. Or, la quatrième férié après le dimanche de la Passion appartient à la fête des Encœnia ou de la Dédicace, comme on l’a dit dans la sixième partie. Il y avait encore quatre autres solennités, mais toutefois moins solennelles que les précédentes, savoir le sabbat, la fête des trompettes, la fête de propitiation et les néoménies, c’est-à-dire nouvelle lune. Chez les Hébreux, en effet, on disait néoménie, parce qu’on supputait les mois suivant le cours de la lune. Μησις en grec signifie lune ; de là, neomenia, c’est-à-dire nouvelle lune. Chez nous, les néoménies sont les calendes ; chez les Hébreux, les jours mêmes des calendes étaient solennels, d’après l’institution légale.

XXVIII. L’empereur Constantin, en visitant les parties d’outre-mer de l’empire, vit Eusèbe, évêque de Césarée, homme d’une grande sainteté et lui dit : « Demande-moi de quoi