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Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/25

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enrichir ton église ? » Celui-ci répondit : « Mon église est assez riche ; mais voici la demande et la prière que je t’adresse, c’est que tu envoies dans toutes les parties du monde des légats chargés d’écrire les noms des saints, le temps de leur passion, sous quel empereur, comment et où ils ont souffert ; » ce qui fut exécuté. Et Eusèbe rapporte qu’à chaque jour de l’année il y a plus de cinq mille fêtes de saints qui coïncident, excepté le jour des calendes de janvier, jour que les Gentils consacraient aux festins et aux solennités, et non à martyriser les saints ; et le bienheureux Jérôme dit la même chose dans l’épître qui précède son calendrier ; ce qui fait dire à Grégoire : « Tout le monde est rempli de saints. » Et Haymon dit également des anges que, si quelqu’un pouvait voir les créatures spirituelles, il les verrait tourbillonner dans l’air, semblables aux moindres atomes qui paraissent au sein des rayons du soleil.

XXIX. Et remarque qu’aucun ne doit être inscrit sur le catalogue ou au nombre des saints, à moins que ce ne soit par le pontife romain et avant que l’on ait une connaissance qui exclue le plus petit doute sur sa vie et ses miracles (Extra De reliq. et venerat. sanct., c. i ; Extra De testamen. venerabili). Or, catalogue vient de κατα, circa, sur, et de λογος, discours. La litanie ou calendrier, où sont énumérés les saints approuvés par l’Église romaine, se nomme discours universel. Au reste, d’après le décret du Concile d’Afrique [Africanum] (De consec., d. i, Placet), « on ne doit honorer ou solenniser la mémoire d’aucun martyr, si ce n’est là où sont le corps et les reliques authentiques du martyr, ou bien là où il demeura originairement et dans l’endroit où on le posséda. » Car sont entièrement réprouvés les autels que l’on élève en quelqu’endroit que ce soit, par suite des songes et des révélations imaginaires de quelques individus. De même, il a été statué dans le Concile d’Orléans (De consec., d. iii, Episcopus), « que l’évêque, à moins qu’il n’en soit empêché par quelque infirmité, ne doit