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Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/30

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XXXVII. Au sujet des vigiles des saints, nous avons dit, dans la sixième partie, au Mercredi de la troisième Semaine de l’Avent, pourquoi on les appelle ainsi et quelle est leur origine. Touchant les fêtes qui coïncident avec la Septuagésime ou le temps de la Passion, ou qui arrivent avant ce temps, comme les fêtes de sainte Agathe, de la Chaire de saint Pierre, de saint Mathias, de l’Annonciation du Seigneur, de la fête de saint Grégoire ; si l’une de ces fêtes arrive, ou même la fête patronale, la fête anniversaire de quelque église ou la pâque annotative, c’est-à-dire la fête anniversaire du baptême, nous disons qu’il est généralement adopté que l’on doit chanter dans ces fêtes les cantiques de joie, savoir le Te Deum laudamus, etc. ; le Gloria in excelsis Deo ; l’Ite, Missa est, et tout ce que l’on chanterait dans ces festivités, si elles arrivaient en d’autres temps, excepté pourtant Alleluia, parce que les fêtes où on le chante appartiennent au temps pascal. Mais pourquoi ne dit-on pas Alleluia alors, puisque l’on chante les autres cantiques d’allégresse ? Je réponds que l’Alleluia est plutôt un cantique d’allégresse que les autres chants en question, qui sont plutôt des expressions de respect ou une manière de rendre à Dieu nos hommages {observationes), des actions de grâces plutôt que des cantiques de joie et d’allégresse, quoique ces cantiques ne soient pas dépourvus de quelque joie, surtout dans l’expression du chant. Si l’on oppose que le Gloria in excelsis, qui est un chant propre à la naissance du Seigneur ; l’Ite, Missa est, qui est le cantique ou la louange de la résurrection ; et le Te Deum laudamus, qui désigne la joie pour la drachme retrouvée, ne doivent pas être chantés à la fête de l’Annonciation du Seigneur, attendu que lesdits cantiques n’existaient pas encore (n’avaient pas encore leur temps) lors de l’avènement du Seigneur, ou dans le temps qui précéda l’avènement du Seigneur et qui correspond à l’Avent ; parce que le Seigneur n’avait pas encore justifié ces chants suivant le cours ordinaire des choses humaines, ou bien n’avait pas encore atteint l’époque où pa-