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Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/51

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la divinité cachée dans la chair, ou, selon d’autres, la mortalité.

XIII. Le cierge allumé que l’on porte à la main désigne encore la foi avec les bonnes œuvres ; car, de même que l’on dit d’une chandelle sans lumière qu’elle est morte, et que la lumière ne peut briller par elle-même et à part du cierge, mais paraît être morte, de même les œuvres sans la foi, et la foi sans les œuvres, sont dites mortes. La mèche cachée dans la cire est l’intention droite. D’où vient que Grégoire dit : « Agissez de telle sorte devant les hommes, que votre intention reste dans le secret, » Or, on bénit les cierges afin que tous les portent dignement ; car il en est beaucoup qui portent les ténèbres au fond de leur cœur, bien qu’extérieurement ils paraissent briller. Ceux-là portent dignement les cierges, qui, de même qu’ils brillent au dehors par la lumière qu’ils portent dans leurs mains, brillent aussi au dedans par une foi vraie et sincère ; c’est en cela que consistent la festivité et la grande allégresse. On porte à la procession des cierges allumés, pour six raisons.

XIV. Premièrement, afin que chacun s’illumine et s’éclaire et donne aux autres l’exemple de ses œuvres, manifestées par la lumière ; secondement, afin que la religion chrétienne change, en l’améliorant, une coutume observée chez les Gentils ; car les Romains, de cinq ans en cinq ans, aux calendes de février, en l’honneur de Februa, mère de Mars, qu’ils considéraient comme le dieu de la guerre, illuminaient la ville pendant toute la nuit avec des cierges et des torches ardentes, afin que Mars, son fils, leur accordât la victoire sur les ennemis, par égard pour les honneurs solennels qu’ils rendaient à sa mère. Cette fête était nommée Ambarvale. Dans le mois de février, ils sacrifiaient encore à Februus, c’est-à-dire à Pluton, et aux autres divinités infernales, pour les âmes de leurs défunts ; ils offraient des victimes solennelles à ces dieux, afin qu’ils fussent propices à ces morts, et les dames romaines