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CHAPITRE XI.
DE L’INVENTION DE LA SAINTE CROIX (7).


I. Notre seconde espérance est dans la sainte Croix du Seigneur. Car, de même que la bienheureuse Vierge porta le Seigneur, la sainte Croix le porta aussi à sa manière. Et comme le Seigneur donne aux eaux du baptême et aux autres sacrements la vertu qui sanctifie, de même, par son contact avec la chair du Seigneur, le bois de la Croix a été sanctifié, afin qu’à sa manière elle pût nous sanctifier ; et comme la Croix nous sauve par de semblables effets et par la vertu qu’elle possède, c’est pourquoi on chante en son honneur :

II. « O croix ! plus brillante que les astres, etc., qui seule as été digne (c’est-à-dire après en avoir reçu le privilège) de porter le prix de la rédemption du monde… etc. » Et comme la fin de la Croix est la gloire, c’est pourquoi, à la fin d’un grand nombre d’antiennes de la Croix, on dit Alleluia. On dit pendant les heures le capitule Mihi absit gloriari (Galat., dernier chapitre).

III. On célèbre deux fêtes de la Croix, savoir celle de l’Exaltation, dont on parlera en son lieu, et celle de l’Invention, parce que la sainte Croix fut trouvée du temps du pape Eusèbe par la bienheureuse Hélène, mère de Constantin, par le moyen d’un nommé Judas, qui alors était Juif. C’est pourquoi, dans le canon du même Eusèbe (De consec., dist. iii, Crucis) on lit ceci : « Nous ordonnons que la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, qui vient d’être découverte dernièrement, le v d’avant les calendes de mai, sous notre pontificat et notre gouvernement de la sainte Église romaine, soit célébrée par une festivité, le jour susdit des calendes de son invention. » Or, cette fête est plus grande que la fête de l’Exaltation, comme on le dira ici.