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Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/89

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VIII. Le premier est : Missus est angelus Gabriel, qui ne doit être dit que dans l’Avent du Seigneur et à son Annonciation. On peut chanter les trois autres toutes les fois que l’on chante une messe particulière, ou spéciale, ou propre en l’honneur de la Vierge, et cela indistinctement. Ce sont : Extollens vocem mulier, etc. ; Abiit Maria in montana ; etc. ; et Stabat juxta crucem, etc.

IX. Remarque encore que cette fête est jeûnable et a une octave, ce qui n’a pas lieu pour les autres fêtes de la Vierge ; car cette fête est la plus solennelle de toutes celles qui se célèbrent en son honneur. De même, pour tout autre saint, la fête de la mort est plus grande que toute autre que l’on peut célébrer en son honneur (parce qu’il est passé de la misère à la vie), excepté pour saint Jean-Baptiste.

X. La légende de la Vierge indiquera pourquoi on recueille et bénit les herbes en cette fête. C’est que la bienheureuse Marie est comparée à la rose et au lis ; d’où ce vers :

Le buisson de Judée a donné naissance à la rose Marie.

L’office de la bienheureuse vierge Marie doit être dit tous les jours, et solennellement le samedi, comme on a dit dans la sixième partie, au chapitre de l’Avent. Cependant, dans certaines églises on ne le dit pas, depuis le Jeudi saint de la Cène du Seigneur jusqu’à l’octave de la Pentecôte, alléguant pour motif qu’alors, dans l’Église, tout doit être court. Pourtant on lit qu’un certain prêtre qui, n’en sachant pas d’autre, célébrait tous les jours la messe de la bienheureuse Vierge, ayant été interdit par l’évêque, la bienheureuse Vierge en fit à ce dernier les plus graves réprimandes ; c’est pourquoi il releva ledit prêtre de son interdit[1] (13).

  1. On sait assez de quelle dévotion nos rois de France ont entouré la Reine des Anges ; mais peu de personnes connaissent les termes du fameux vœu de Louis XIII, qui déposa aux pieds de Marie son sceptre, sa couronne et son royaume ; vœu remis en vigueur par Louis XVIII. On trouvera donc avec intérêt ces deux pièces, sous la note 13, à la fin de ce volume.