Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/286

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vait vers lui. Un combat allait-il s’engager dans l’église ? Louis était prêt à tout.

Le maire s’élança alors au milieu du chœur et s’adressa au curé :

— Il faut faire cesser cette scène, monsieur le curé, cria-t-il, faites sortir tout le monde, quittez la chaire.

— Mes frères, reprit aussitôt le curé, retirez-vous, retirez-vous tous, le saint lieu ne peut souffrir un tel désordre. Quant à moi je m’interromps et je suspends. L’office est fini. Retirez-vous et calmez-vous !

Il descendit.

Le maire saisit Guillaume par le bras et lui dit avec colère :

— Sortez le premier, vous qui ne venez jamais ici, mauvais drôle !

Il poussa devant lui plusieurs autres paysans. Volusien entraîna son camarade déconcerté. Le maire s’approcha de Louis, se disposant à ne pas le traiter avec plus d’égards. Heureusement le capitaine Pasteur et l’aubergiste accoururent. On avait su partout, en cinq minutes, la grande nouvelle que Leforgeur, Lévise et les braconniers étaient dans l’église. Beaucoup de gens qui n’allaient jamais à la messe s’y précipitèrent par curiosité. Le capitaine et l’aubergiste furent de ceux-là. Ils étaient d’ailleurs les seules personnes sympathiques à Louis, et ils vinrent, inquiets pour lui. Ils assistèrent au grand trouble.

— C’est monsieur qu’il faut protéger, dirent-ils, si on ne veut pas monter davantage les têtes !

— Que le diable l’emporte ! répondit le maire avec irritation ; et il se détourna vers des groupes qui restaient arrêtés dans l’église et faisaient tapage.

— Aidez-moi à les renvoyer au moins ! appela-t-il