gendarmerie en l’air pour préserver ce fou des suites de ses incartades ? Tant pis pour lui !
— Mais, monsieur le maire, dit le capitaine, si un meurtre est commis, vous aurez encore bien d’autres tracas…
— Ah ! interrompit le maire, j’aime mieux en effet qu’on me laisse tranquille ! Je dirai au garde-champêtre de tenir l’œil ouvert sur le beau Guillaume !
Le capitaine s’en revint allégé. Cependant le garde-champêtre n’était pas bien choisi pour une telle commission. Ce n’était pas un être esclave de la consigne. Il alla bien rôder aux environs de la Bossemartin, mais décidé à ne point continuer sa faction le lendemain ni les jours suivants.
Néanmoins son apparition auprès du cabaret et dans le cabaret fut remarquée par Volusien toujours prudent, et il avertit le beau Guillaume qu’ils étaient probablement gardés à vue.
Le beau Guillaume eut d’abord envie de dégoûter le garde-champêtre de les épier et de les suivre. Mais il se contint, sachant que cet homme, auquel il avait eu souvent affaire, n’exécuterait qu’un simulacre de surveillance.
L’insuccès de la lutte avec Louis, à laquelle il jugeait maintenant qu’il avait eu tort de se laisser emporter puisque cette espèce de duel ne présentait pas une issue certaine, l’avait ramené très-fortement à l’idée de tuer. Les tuer était sa mission. Il ne s’agissait plus d’une querelle particulière, comme avec Bagot, qui se vide en maltraitant seulement l’adversaire, il fallait employer la plus grande habileté, les soins, et le sang-froid. Le village entier l’avait chargé de punir, il devait punir à coup sûr, rapidement et sans rémission.
Il était irrité de n’avoir pu surmonter Louis et cela