Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/337

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été entraîné par le désir de venger son honneur, et que d’ailleurs il avait laissé faire Guillaume et n’avait point pris de fusil ni tiré sur les victimes.

On lui objecta ses antécédents de braconnage et surtout sa première conduite vis-à-vis de Lévise qu’il avait laissée entrer en service chez Louis sans la surveiller et sans lui faire de représentations ainsi qu’il résultait du témoignage du jeune Leforgeur, d’après lequel la fille Hillegrin aurait toujours affirmé le consentement de son frère.

Volusien se rejeta sur l’usage de mettre les filles en service, sur ce qu’il avait cru à la sagesse de sa sœur.

— Mais cependant la jeunesse de Leforgeur aurait dû éveiller votre sollicitude. D’ailleurs vous aviez frappé votre sœur lorsqu’elle n’était encore qu’ouvrière chez lui. La déclaration de la femme Cardonchas mentionne ce fait.

Volusien se tut.

— Vous auriez été moins guidé par le mobile de l’honneur que poussé par vos habitudes de brutalité et par les excitations de Guillaume.

Volusien répliqua qu’en effet il avait cru que Guillaume lui ouvrait les yeux tout à coup, mais que cependant ce qui l’avait surtout entraîné à se venger, c’était le refus de Louis d’épouser Lévise, refus accompagné de violences, que néanmoins il ne pouvait se figurer que sa sœur mourrait, qu’il avait accompagné Guillaume sans savoir ce qu’il faisait, qu’enfin le sang n’avait pas été versé par lui.

Il se retourna alors vers Guillaume en disant : Dis la vérité, Guillaume, n’est-ce pas que je n’ai pas tiré ?

— Non, tu n’as pas tiré ! s’écria Guillaume avec une sombre impatience.

L’accusation se porta principalement sur celui-ci.