— Mais non, répondit le prêtre, madame sa mère y va et l’accompagne.
— Parbleu ! s’écria le président, c’est évident ; il y a là-dedans quelque bon conseil en dessous main !… une petite question de péché finement soulevée.
— Vous vous trompez, répliqua M. Doulinet, j’ai assez de confiance en madame Gérard pour ne pas la contrarier dans tout ce qu’elle juge convenable de faire.
— Voyez-vous cela, reprit railleusement le président, qui montrait une intention malveillante ; vous êtes déjà assez avancé pour avoir tant de confiance. Décidément vous rendez les environs de Villevieille dangereux. »
Le curé ne comprit pas la perfidie de M. de Neuville.
Pierre entra alors dans le bosquet.
« Bah ! dit-il, mon cher Moreau, il ne faut pas jeter la pierre à M. l’abbé. »
Le président se tut immédiatement.
Le curé dit à Pierre :
« Eh bien je vais aller retrouver madame Gérard. Voici notre heure de recueillement. »
M. de Neuville fit une figure très longue, et suivit, avec des yeux armés d’une singulière irritation, la soutane de M. Doulinet, qui se balançait à travers les arbres.
« L’influence des prêtres dans les maisons ! » laissa-t-il échapper avec une évidente mauvaise humeur.
Pierre le regarda d’une certaine façon ironique, et reprit :
« Mon cher Moreau, si vous rentrez à la maison, faites-moi donc le plaisir de dire au domestique de m’apporter mon chapeau rond. »
Puis, sans attendre la réponse, il ajouta : « Qu’y a-t-il donc ? j’ai entendu ma femme s’animer tout à l’heure. Quelqu’un de vous est-il au courant de ce qui se passe ? »
Enfin, comme s’il emmêlait toutes les idées, ou se rappelât une chose qu’il voulait dire un moment auparavant, Pierre continua : « Vous n’avez rien à craindre de l’influence des prêtres, mon cher Moreau, depuis douze ans que vous êtes des nôtres. »
Le président devint légèrement rouge ; mais, se tournant