Page:Duranty - Le Malheur d’Henriette Gérard.djvu/316

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

homme, même avec l’espérance de le voir bientôt mourir, qu’on lui avait gravée dans l’esprit.

Mathéus vint ce jour-là, quoique sentant les atteintes de son rhumatisme ; il apportait de jolis bijoux. Henriette feignit la malade et ne parla que par quelques gestes. Le vieillard souffrant faisait le jeune homme, le galant, tournait autour d’elle, tout velours, tout duvet. De temps en temps il s’arrêtait au milieu d’une phrase, et une sueur froide brillait sur son front : c’était une douleur qu’il dissimulait.

Henriette s’efforçait de lui trouver quelque valeur et l’étudiait minutieusement : jamais il n’avait été si laid, si tracassant, si grimé, si poupée ; après une heure, elle ne pouvait plus le regarder et détournait la tête d’un autre côté.