« M. Mathéus y est-il ? dit-elle.
— Oui.
— Faites-le donc monter, qu’il me voie !
— Mais non, il aura la surprise… lundi, le 18…
— Je tiens à ce qu’il me voie. »
La cuisino-femme de chambre alla chercher M. Mathéus, qui était dans le salon avec le président et le colonel Héricq.
« Vous voyez, s’écria-t-il, comme elle a des idées délicates ! »
Dès qu’il entra, Henriette lui cria :
« Suis-je à votre goût, monsieur Mathéus ?
— Oh ! répondit-il extasié.
— Le blanc va en général aux jeunes filles, dit-elle ; à présent, allez-vous-en, je me déshabille. »
Il se sauva, emportant dans ses yeux une image blanche qui le remplissait des plus impatientes tentations.
« Depuis que tu es raisonnable, dit madame Gérard à sa fille, je reprends mes forces.
— Qui est-ce qui n’est pas raisonnable ! » répliqua Henriette en remettant sa robe grise.
Madame Gérard ne se rassurait pas complétement. Elle surveilla sa fille. Celle-ci resta pleine de caprices assez gais. On avait peine à calmer l’ivresse de Mathéus. Il lui aurait léché les pieds en présence de tout le salon.