Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/199

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


— Comment, volé, dit Allart avec stupeur.

— Oui, il est venu ici je ne sais qui, un être qui l’accuse de friponnerie. Un autre malheureux, avec lequel il était très lié, s’est enfui en dépouillant beaucoup de monde. Je ne sais pas au juste ce qui en est, mais je tremble : il était mêle à ces affaires. Je suis accablée de honte. Je ne voulais pas vous en parler. Et voilà l’homme devant lequel nous serions forcés de voiler dans l’ombre ce qu’il y a de plus avouable au monde peut-être, une amitié comme la nôtre !

Son esprit allait vite, fiévreux, excité.

— Vous ne pouvez pourtant cesser de venir, continua-t-elle. On sait que vous veniez. Je le lui dirai d’ailleurs. Jamais je ne lui ai caché mes sentiments quand les choses me paraissaient justes. Je lui dirai que j’ai de l’affection pour vous, et…

— Que nous sommes des amants vertueux ; interrompit Allart avec la plus âpre ironie, et il n’hésitera pas à vous croire !…

Françoise s’arrêta court, troublée, presque atterrée. Puis elle fit un effort.

— Eh bien, nous nous verrons chez Charlotte, dit-elle avec un soupir de résignation.

Allart réfléchit, avec une figure dure, raidie.

— Je viendrai néanmoins plusieurs fois ici, reprit-il.

Il faut, avait-il pensé, que je vienne voir comment il agit avec elle, que je le surveille. Et puis, s’il survient quelque heurt, nous en terminerons. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons en terminer. Cet homme verra bien que je l’ai en aversion. Et de nouveau il sentait, il