Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/220

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sur elle. Elle s’en était aperçue, et il lui révéla le comédien. Elle en fut dégoûtée. En l’examinant attentivement, la figure de M. du Quesnoy avait une vilaine expression.

N’ayant pas dérangé le calme de Mme  du Quesnoy, Joachim continua avec une petite contraction de désappointement :

— Ah ! si vous vouliez, Françoise, peut-être me rendriez-vous justice. Vous reconnaîtriez en moi un homme poursuivi par les chances fatales. Vous me plaindriez. Un sentiment qui n’a jamais existé entre nous pourrait naître. Je ne dis pas que vous m’aimeriez, mais un peu de cordialité rentrerait dans cette maison. Une vie de paix et d’union serait si douce. Vous êtes une personne intelligente. Et, si souvent vous avez eu à vous plaindre d’accès d’humeur de ma part, c’est à mes soucis qu’il faut l’attribuer, et j’en ai toujours eu un vif repentir. Vous ne savez pas combien j’ai pensé à vous dans toute cette série de tentatives malheureuses. Car enfin nos existences sont liées, et je n’ai jamais pu songer à moi sans songer à votre part.

Vous m’avez toujours soupçonné de vous être ennemi et vous ne m’avez pas montré beaucoup d’amitié non plus.

Mais comment n’aurais-je pas été reconnaissant envers vous ? Car vous avez été toujours un honneur pour moi.

J’ai fait des fautes, j’ai eu de grands torts. Est-il trop tard pour les réparer ?