Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/25

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— Peu m’importe. C’est pour ma propre considération que je combats. Il y a des moments où j’ai du plaisir à le forcer au moins à se contraindre et à ajourner, sinon à abandonner ses projets.

On sonna ; peu après, un vif bruissement d’étoffe se fit entendre, et la vicomtesse Ballot entra précipitamment. Elle ne jeta pas même un regard sur Mlle  Guay.

— J’ai à causer avec vous, dit-elle à Françoise, comme si elle haletait.

Mme  du Quesnoy l’emmena dans sa chambre à coucher.

— Où est Joachim ? demanda la vicomtesse avec agitation.

— Dehors probablement, dit Françoise, plus étonnée que troublée par l’air affairé de sa belle-sœur.

— Il devient fou. Il faut absolument l’arrêter sur cette pente. Vous le laissez faire. C’est n’avoir pas le sens commun.

La vicomtesse, ordinairement calme, gracieuse, souriante, était cette fois emportée.

— De quoi me parlez-vous ? demanda Françoise d’un ton sec et agressif.

— De quoi je vous parle ? Mais faisons-nous des plaisanteries ? De cette perte, de ces quatre-vingt mille francs.

Françoise fit un grand mouvement. Elle eut peur d’apprendre quelque nouvelle peu honorable pour son mari.

— Au jeu ! reprit la vicomtesse, quatre-vingt mille francs chez le marquis de Bejar, il en venait quand il est arrivé chez Mme  Desgraves. C’est exorbitant !…