Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/262

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dernière fois pour détruire toute opinion malveillante. D’ailleurs, ajouta-t-il plus gracieusement, je vous en demande la permission.

Françoise accorda. Il était si soumis.

Il passa en revue divers noms d’invités. Il mit Mlle Guay dans le nombre, puis il ajouta :

— Nous voyions diverses personnes encore. Ah ! Mme Desgraves nous avait présenté un homme très distingué, M. Allart. J’en ai entendu dire beaucoup de bien. Sauriez-vous, par hasard, s’il est à Paris ? Nous le joindrions à la liste avec plusieurs autres.

Il énuméra encore quelques noms.

Françoise fut prise au dépourvu. Le cœur lui battit. Était-ce un piège ? Mais cela avait été amené si naturellement. Et pourtant, pourquoi tout à coup Allart ? Et si elle hésitait, elle se compromettrait, car, ou il savait ou il finirait par savoir qu’elle avait vu Allart. Et il lui paraîtrait bien extraordinaire, bien suspect qu’elle dît le contraire. De toutes façons, il lui donnait l’exemple du naturel dans la dissimulation.

— Oui, dit-elle, invitez M. Allart, vous ferez d’ailleurs plaisir à Mme Desgraves.

Joachim ferma de nouveau les yeux.

— Quelle est son adresse ? demanda-t-il.

Ici encore Françoise fut mortellement embarrassée. Cependant elle prit dans une corbeille un paquet de vieilles cartes de visite.

— Vous la trouverez peut-être là-dedans, dit-elle.

Une heure après il rencontra la femme de chambre de Françoise tenant une lettre à la main.