Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/267

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moins le combat, le cœur avait cessé de lui battre, et elle résolut aussi de se mettre à l’unisson.

— Oh ! dit-elle, monsieur du Quesnoy et moi, avons toujours été reconnaissants envers ceux qui ont eu la bonté de trouver notre maison agréable.

Joachim emmena Allart, et voyant qu’il connaissait la plupart des gens de quelque valeur qui fussent là, le présenta à ceux qu’il ne connaissait point, et les réunit en un petit groupe où il sembla s’efforcer de faire valoir Allart, puis vouloir lui plaire. Il fut brillant, causa de toutes sortes de sujets, cherchant des mots spirituels et paraissant désirer son approbation.

Françoise les rejoignit pendant un instant et fut étonnée de la conduite de son mari. À la fin de la soirée, Joachim accompagna Allart de quelques pas, et lui dit, devant elle : Veuillez donc nous faire le plaisir de venir dîner avec nous, après-demain. Le soir nous y sommes aussi presque toujours, et d’ailleurs, moi par hasard n’y étant pas, ma femme sera toujours très heureuse de vous faire les honneurs de notre petite hospitalité.

Allart se borna à remercier. Il échangea un regard d’incertitude avec Françoise, en partant :

Moi n’y étant pas, ma femme sera toujours heureuse de vous recevoir !

La même perplexité pesait toujours sur Allart et sur Françoise. Joachim avait-il de mauvaises intentions, agissait-il comme un homme qui ignore ou qui veut ignorer ? C’était maintenant presque une partie à jouer prudemment et ils se prenaient d’intérêt pour ce jeu.